L'idée initiatrice de Chasseurs d'Horizons résulte d'un triple constat:
1) La place centrale prise par la Science au cœur de nos sociétés modernes.
Les XIXéme et XXème siècles auront été marqués par l'essor considérable des techniques dues aux découvertes scientifiques, et par les révolutions industrielles, agricoles et informatiques qu'elles ont entrainées.
D'autres révolutions, conceptuelles, celles-là, résultant des théories de l'évolution, de la relativitév de la physique quantique, de celle du big-bang, ont bouleversées notre perception du monde et du cosmos.
Les progrès de la génétique, de la médecine, la mondialisation des communications ont ouvert de nouveaux horizons.
Par ses découvertes, la science offre constamment de nouvelles perspectives susceptibles de modifier nos modes de vie et notre vision du monde.
Le champ d’action de la science semble illimité et prometteur de découvertes toujours plus fantastiques et enthousiasmantes.
Mais l’impact de cette « modernité » sur notre milieu naturel est de plus en plus sensible et palpable.
Le positivisme et la foi inébranlable en l'infaillibilité de la science hérités de ces périodes laisse peu à peu la place au doute et à l'inquiétude.
L'incertitude qui point sur les conséquences de ce progrès «à tout prix» nous ramène a une réflexion sur le bien-fondé du lien « culturel »entre progrès technique et bonheur.
La puissance extraordinaire de ses applications et l'étendue croissante de ses implications doit nous amener à réfléchir à son éthique.
La science demeure plus que jamais au cœur de notre société, mais la question se pose maintenant du rôle qu'on souhaite lui donner.
2) La science est devenue l’affaire de tous.
Le problème écologique particulièrement, met en évidence que nous devrons bien, faire des choix de société et que ce choix est devenu l’affaire de tous et non plus des décideurs seuls.
Eux-mêmes sont souvent sous informés en matière scientifique et soumis, en priorité a une pression économique, souvent incompatible avec des considérations purement éthiques.
Ils sont amenés à avoir une vision à court terme de gestionnaire alors que se posent de plus en plus la question du sens et des conséquences à long termes de nos choix.
Car c'est de NOS choix qu'il s'agit. C'est de cela qu'il faut avoir conscience.
Il est de notre responsabilité de tenter de replacer l'éthique et le bien-être des « générations futures » comme horizon souhaitable pour les chercheurs.
Un dialogue doit donc s'instaurer entre le monde scientifique et la société civile, entre le savant et le citoyen.
3) Pour choisir, il faut connaître. Pour agir, il faut être informé.
Il devient donc indispensable à chacun d’avoir une bonne information sur l’état des connaissances scientifiques et sur les implications possibles des nouvelles découvertes.
Grâce à Internet, nous avons accès à une quantité considérable d'informations.
Parmi, cette manne, il faut être capable de faire un tri, une sélection, de synthétiser les données afin de se forger sa propre opinion, conviction ou intuition et c'est bien là le plus difficile.
Paradoxalement, dans notre société de l'information, il est difficile d'avoir des perspectives.
Devant le flot d'images et de stimulations sensorielles diverses, il n'est pas toujours aisé de se faire une représentation autonome et objective et de se forger sa propre vision du monde avec indépendance.
Bref, les voies de la connaissance ne sont pas si aisément pénétrables.